Finance : les banques se démondialisent
Depuis la crise de 2007, les banques européennes ont réduit l'internationalisation de leurs activités. Un gain de stabilité pour la zone euro.
La crise a transformé le comportement des institutions financières européennes. Au début des années 2000, les banques du continent avaient tendance à internationaliser leurs activités. Elles ont également participé à la montée d’une bulle de crédits entre investissseurs, en se prêtant entre elles et aux autres institutions de la finance (fonds d’investissement, fonds spéculatifs...), pour maximiser la taille de leurs paris et tenter de gagner gros en jouant de l’argent emprunté en plus de leurs propres ressources.
Les cinq dernières années ont radicalement modifié ces comportements. Depuis 2007-2008, on assiste à la fois à une baisse des relations de crédit entre acteurs financiers et à une démondialisation de leurs activités. Deux évolutions qui, en réduisant les liens de contagion entre établissements, contribuent à réduire le potentiel d’instabilité financière de la zone euro.
Pour autant, de nombreux pays de l’Union, au premier rang desquels la France, conservent encore des banques à la fois de taille très importante au regard de celle de leur économie, et de type systémique, c’est-à-dire considérées comme très risquées par les régulateurs internationaux du fait de l’importance des risques pris et de leur position au coeur des interrelations entre acteurs financiers. Aucun pays européen n’est donc à l’abri de conséquences néfastes qu’entraînerait une nouvelle crise.
C’est pourquoi le Conseil et la Commission se sont entendus au début de l’été 2013 pour mettre en place de nouveaux mécanismes : ils sont censés faire supporter aux actionnaires et aux créanciers des banques le coût des éventuelles pertes qui pourraient advenir, afin d’en limiter les effets sur les finances des Etats. La leçon de 2008 a été retenue. C’est une évolution positive importante, mais dont l’Europe doit encore définir les modalités concrètes d’application et dont la mise en oeuvre totale n’est pas prévue avant... 2018.