Les sortants d’écoles d’ingénieurs

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Un des meilleurs remparts contre le chômage

Pour pallier la pénurie d’ingénieurs, les pouvoirs publics ont multiplié les formations depuis les années 1980 et le nombre de diplômés s’en est fortement accru. Ce diplôme reste une valeur sûre et un des meilleurs remparts contre le chômage. Les ingénieurs trouvent un emploi sans difficulté, et leur taux de chômage est de seulement 3 % trois ans après avoir obtenu leur diplôme, même en cette période de crise. Ainsi, 95 % sont en emploi en 2013.

Une forte masculinisation

Cette population reste malheureusement très majoritairement masculine, avec seulement 29 % de femmes pour la génération de jeunes entrés dans la vie active en 2010. Toutefois, la féminisation a progressé de quatre points par rapport aux générations 2004 et 1998.

L’apprentissage s’y développe, puisque 19 % d’entre eux ont obtenu leur diplôme par cette voie.

Un CDI très vite

Près des deux tiers de ces diplômés ont un emploi à durée indéterminée lors de leur première embauche. Et trois ans après leur sortie du système éducatif, ils sont même 87 % dans ce cas. Ils ont démarré avec un salaire médian net de 2 000 euros. Au bout de trois ans, celui-ci s’élève à 2 300 euros.

Zoom Témoignage : Charles-Antoine, ingénieur, diplômé de l’université de technologie de Compiègne

Charles-Antoine Lampaert, 23 ans, travaille en tant qu’ingénieur au Havre (Seine-Maritime)

Charles-Antoine Lampaert est attiré depuis longtemps par la mécanique. C’est pour cela qu’il a passé un bac S option sciences de l’ingénieur à Fécamp en 2009. Souhaitant allier pratique et théorie, il a ensuite intégré un DUT génie mécanique et productique à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Deux ans plus tard, son DUT en poche, il entre à l’université de technologie de Compiègne (UTC) pour suivre un cursus en alternance avec une spécialisation conception.

Le cursus en alternance qu’il a choisi est exigeant : pendant la première année, les périodes en entreprise se déroulent durant les vacances scolaires ; la deuxième année, les étudiants alternent un mois de cours et un mois de travail ; la troisième année, le premier semestre se déroule à l’UTC et le second en entreprise. Les cours comprennent trois grandes parties : connaissance scientifique (mathématiques, mécanique, matériaux...), technique et méthode (modélisation, etc.) et sciences humaines (management, langues, etc.).

En parallèle de ses cours, Charles-Antoine Lampaert a trouvé un stage dans l’entreprise de conception et fabrication de nacelles d’avion Aircelle, au Havre (appartenant au groupe Safran). C’est un ami ingénieur qui venait également d’y postuler qui lui a donné l’idée d’y envoyer sa candidature.

Le poste en question avait en charge la conception des outillages de support : "C’était très formateur, car on était une petite équipe de quatre personnes et j’ai pu faire moi-même la conception, alors que dans les grandes entreprises, on fait habituellement beaucoup appel à des sous-traitants." Le plus difficile était, en deuxième année, de commencer une tâche un mois pour la reprendre un mois après, après une période de cours : "On apprend à planifier et à déléguer."

Sachant qu’il finissait son alternance en août et qu’il ne resterait pas au poste qu’il occupait depuis trois ans, Charles-Antoine Lampaert a commencé à chercher un emploi en juin 2014. Il a donc postulé à Airbus et Safran. Etant donné qu’il avait déjà une expérience à Aircelle, les ressources humaines du groupe Safran lui ont demandé s’il voulait y rester. Il a accepté et a été recruté en CDI comme ingénieur conception au bureau d’études, avec un contrat de 39 heures. Sa rémunération est comprise dans une fourchette de 32 000 à 36 000 euros bruts annuels.

Cette fois-ci, il s’agit bien de la conception des nacelles, mais Charles-Antoine Lampaert y fait surtout de la planification au sein d’une équipe d’une dizaine de personnes. "Du coup, je ne me sers pas encore de ce que j’ai appris dans mes études", explique-t-il. Pour autant, il apprend les relations avec les sous-traitants, la gestion de projet, le management. "En France, on forme des ingénieurs généralistes, qui ont de bonnes bases pour être polyvalents et s’adapter ensuite à l’entreprise, où ils pourront devenir experts."

Contrairement aux autres diplômés, leur situation ne s’est donc pas dégradée par rapport à la génération 2004, au contraire, elle s’est même améliorée. Dans l’ensemble, les ingénieurs bénéficient donc d’emplois stables et de rémunérations élevées, mais on observe quelques disparités selon les spécialités et les écoles.

88 % de cadres

En 2013, 88 % des ingénieurs sont cadres. Les trois quarts d’entre eux exercent une activité technique qui correspond à leur formation (études et développement, production, fonctions technico-commerciales). Une plus petite part occupe des postes de cadres administratifs et commerciaux (consultants, ingénieurs conseils, chefs de projet ou chargés d’études). Ils travaillent majoritairement dans les grandes entreprises et surtout dans deux secteurs : les services aux entreprises (ingénierie, sociétés de services informatiques) et l’industrie.

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