Santé : le Sud malade de son environnement
Les maladies liées à la pollution sont loin d'être un problème de pays riches. Et les pays pauvres sont aussi les grandes victimes des caprices du climat.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait de la lutte contre les maladies non transmissibles une priorité. Ces maladies sont fortement liées à l’alimentation, à la consommation d’alcool et de tabac, mais aussi à la dégradation de l’environnement et du cadre de vie. La pollution de l’air et de l’eau, l’usage des pesticides et de certains composants chimiques favorisent ces maladies, tout comme les transformations des modes de vie, notamment dans les pays émergents tels que la Chine ou le Brésil, qui voient se généraliser l’usage de la voiture individuelle et la malbouffe.
Au final, ces changements transforment en profondeur le contexte sanitaire mondial et les pays du Sud en sont les grands perdants. Alors qu’ils étaient naguère principalement touchés par les maladies infectieuses, de type sida, tuberculose ou choléra, depuis une dizaine d’années viennent s’ajouter les maladies non transmissibles, qui constituent aujourd’hui, pour nombre d’entre eux, les principales causes de décès. Les régions les plus pauvres subissent de plein fouet les effets de pollutions massives, sans avoir les moyens ni d’en réduire les risques ni d’y répondre en termes de soins. Résultat : la probabilité de mourir de maladies non transmissibles est beaucoup plus forte dans les pays pauvres que dans les pays riches. Si en 2008, un Français de 30 à 70 ans avait 12 % de chances de mourir d’une tumeur, d’une maladie cardiovasculaire ou respiratoire, cette proportion est de 21 % pour la Chine et dépasse les 40 % pour des pays comme le Turkménistan, en Asie centrale.