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L’Europe en route vers la déflation

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La crise est finie, vive la stagnation ! Depuis un an, l’Europe retrouve quelques raisons d’espérer. Sur le front financier, les tensions s’apaisent sur les marchés des dettes souveraines. Un retour au calme qui doit beaucoup à l’action de la Banque centrale européenne (BCE) et aux avancées du projet d’union bancaire. Sur le plan de l’activité, l’économie européenne est sortie de récession. Il n’y a pourtant pas encore de quoi se réjouir : la croissance reste trop timide pour faire refluer le chômage, qui se stabilise autour de 12 % dans la zone euro, avec de très fortes disparités entre les pays. La croissance n’est pas suffisante non plus pour permettre de résorber rapidement le stock de dettes qui grève le bilan des agents économiques, qu’il s’agisse des ménages, des administrations publiques ou des banques.

Les ménages s’étaient souvent surendettés pour acquérir des logements dans les années 2000. Or, leur valeur s’est effondrée depuis dans de nombreux pays. Du coup, ils se serrent la ceinture et sont d’autant moins enclins à consommer que les perspectives d’emploi sont déprimées. Les Etats, eux, ont vu leur dette progresser de près de 30 points de produit intérieur brut (PIB) en six ans dans la zone euro, sans que les politiques d’austérité menées depuis 2011 inversent la tendance. Au contraire, en cassant l’activité, elles ont ralenti les rentrées fiscales et donc le retour à l’équilibre des comptes. Quant aux banques, d’importants volumes de créances douteuses freinent toujours leur distribution de crédits à l’économie et leur imposen de se recapitaliser.

Prix à la consommation, taux de variation moyen mobile sur douze mois, en %
Evolution du montant des créances douteuses, en milliards d’euros
Le grand écart des taux de chômage en Europe

Cet excès de dettes qui ne parvient pas à se dégonfler est rendu encore plus préoccupant par la menace déflationniste. Le ralentissement de l’inflation est désormais général. Et ce n’est pas la compression des salaires, la baisse du prix des matières premières ou l’appréciation de l’euro qui vont arranger les choses. Or, une baisse du prix des biens et des services conduirait à plus d’attentisme encore de la part des consommateurs et, surtout, à un alourdissement du poids des dettes.

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