Comment lutter contre le chômage ?

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L'envolée sans précédent du chômage, loin d'être terminée, nécessiterait une mobilisation générale, comme celle qui a eu lieu pour sauver les banques. Mais pour l'instant, on ne voit rien venir...

3,9 millions de chômeurs étaient inscrits à Pôle emploi en janvier 2010, soit 770 000 de plus qu’en janvier 2008. Au cours des trente dernières années, le pays a déjà connu quelques moments où le chômage a été encore plus important qu’aujourd’hui, mais jamais il n’avait été confronté à une hausse aussi brutale et rapide. Et selon les prévisions actuellement disponibles, c’est loin d’être fini : bien que l’économie française soit sortie de la récession, 2010 devrait être marquée par une nouvelle hausse sensible du chômage. La reprise est en effet très lente et l’activité n’est toujours pas revenue au niveau d’avant la crise. Les entreprises qui avaient souvent fait le dos rond au coeur de la tempête ajustent désormais leurs effectifs à la baisse.

Au-delà même des importantes difficultés qu’il impose à ceux qui le subissent directement, le retour du chômage de masse risque d’avoir un effet particulièrement délétère sur une société française dont la cohésion sociale était déjà très fragilisée. En désespérant en particulier une jeunesse qui s’était prise à croire que les papy-boomers allaient lui libérer de la place en masse sur le marché du travail. Le chômage pourrait bien aussi tuer la reprise économique elle-même, car il risque d’avoir raison de la consommation des ménages, qui avait bien résisté jusque-là et tirait l’activité.

Evolution du nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi selon les différentes catégories*, en millions

Les demandeurs d’emploi sont répartis en différentes catégories. La catégorie A regroupe ceux qui sont à la recherche active d’un emploi et n’ont exercé strictement aucune activité rémunérée au cours du mois précédent. Ils étaient 2,6 millions en janvier dernier, mais ne représentent que la (grosse) pointe émergée de l’iceberg. Les catégories B et C regroupent quant à elles les chômeurs à la recherche active d’un emploi, mais qui, eux, ont exercé une activité limitée, un " petit boulot ", pendant le mois qui précède, de moins de 78 heures pour la catégorie B, de plus de 78 heures pour la C. Ils étaient 1,2 million pour l’ensemble de ces deux cas en janvier. La catégorie D regroupe les chômeurs malades ou en formation, donc pas immédiatement disponibles, et la E ceux qui bénéficient de contrats aidés. En tout, les chômeurs de ces cinq catégories étaient 4,4 millions en janvier dernier. Les 2,6 millions de la catégorie A communément cités ne représentent donc que 61 % de l’ensemble des chômeurs inscrits à Pôle emploi.

Evolution du nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi selon les différentes catégories*, en millions

Les demandeurs d’emploi sont répartis en différentes catégories. La catégorie A regroupe ceux qui sont à la recherche active d’un emploi et n’ont exercé strictement aucune activité rémunérée au cours du mois précédent. Ils étaient 2,6 millions en janvier dernier, mais ne représentent que la (grosse) pointe émergée de l’iceberg. Les catégories B et C regroupent quant à elles les chômeurs à la recherche active d’un emploi, mais qui, eux, ont exercé une activité limitée, un " petit boulot ", pendant le mois qui précède, de moins de 78 heures pour la catégorie B, de plus de 78 heures pour la C. Ils étaient 1,2 million pour l’ensemble de ces deux cas en janvier. La catégorie D regroupe les chômeurs malades ou en formation, donc pas immédiatement disponibles, et la E ceux qui bénéficient de contrats aidés. En tout, les chômeurs de ces cinq catégories étaient 4,4 millions en janvier dernier. Les 2,6 millions de la catégorie A communément cités ne représentent donc que 61 % de l’ensemble des chômeurs inscrits à Pôle emploi.

Après le volontarisme de nos dirigeants face à la crise bancaire fin 2008, on ne peut qu’être surpris par leur timidité sur le front du chômage. Il faut dire que nombre des mesures qui permettraient de limiter les dégâts - réduction du temps de travail, emplois aidés, emplois publics - impliqueraient de revenir sur les promesses de campagne du candidat Sarkozy...

Ce n’est pas fini

Bien que l’économie française soit sortie de la récession depuis le deuxième trimestre 2009, l’emploi continue de diminuer. Normal : les effectifs des entreprises s’ajustent toujours avec retard aux évolutions de l’activité. A la baisse comme à la hausse. Mais cet effet est particulièrement marqué aujourd’hui. La chute spectaculaire de l’emploi à laquelle on a assisté en 2009 est en effet loin de refléter l’ampleur de la baisse d’activité. On s’en rend compte en mesurant la productivité, c’est-à-dire la quantité de richesses produite par chacun de ceux qui occupent un emploi.

Au premier trimestre 2009, elle était plus faible de 2,6 % qu’au premier trimestre 2008. Or, en temps normal, on parvient au contraire chaque année à produire un petit peu plus de richesses avec autant de travail, grâce à de nouvelles machines, à une meilleure organisation, etc. D’ordinaire, le niveau de ces gains de productivité est de l’ordre de 1,5 % par an en France. Quand on se situe à - 2,6 %, cela signifie que les effectifs employés sont trop importants, à hauteur de 4 % environ par rapport à la normale. Ces sureffectifs ont notamment été gérés jusqu’à présent grâce à un recours massif au chômage partiel et à la souplesse donnée aux entreprises par les accords sur les 35 heures, qui ont permis de cumuler les réductions du temps de travail (RTT) et d’éviter ainsi des licenciements.

Malgré l’aide de la puissance publique au chômage partiel, cette situation ne peut cependant pas s’éterniser : les salariés sous-employés pèsent négativement sur la rentabilité des entreprises, au moment où celles-ci peinent à obtenir des crédits auprès des banques et ont le plus grand besoin de les rassurer, ainsi que leurs clients et leurs fournisseurs, sur leur viabilité. En effet, la part des profits dans la valeur ajoutée des entreprises (les sociétés non financières) avait plongé à 30,1 % au premier trimestre 2009, un record à la baisse depuis 1985. C’est pourquoi, bien que l’économie française soit sortie de la récession dès le deuxième trimestre 2009, les suppressions d’emplois se sont poursuivies depuis, et se poursuivront cette année, à un rythme élevé.

Fin 2009, le rattrapage était en effet encore loin d’être terminé : au troisième trimestre, la productivité était toujours inférieure de 0,9 % par rapport à la même période de 2008. Autrement dit, au niveau actuel de production, les effectifs employés par l’économie française sont encore trop importants de l’ordre de 2,5 %, soit 580 000 emplois, si on prend en compte 1,5 % de gains de productivité potentiels annuels. Sauf si des mesures très volontaristes sont adoptées, il y a tout lieu de redouter non seulement une reprise économique sans emplois, mais aussi une poursuite de la montée du chômage.

Que faire ?

Pour créer des emplois, le gouvernement veut surtout soutenir les très petites entreprises et les entrepreneurs individuels. Il a ainsi supprimé les cotisations sociales des salariés recrutés au niveau du Smic dans les entreprises de moins de dix salariés. En décembre dernier, 740 000 emplois en avaient bénéficié, selon le gouvernement. Le chiffre est élevé, mais pour une bonne part lié à ce qu’on appelle un " effet d’aubaine " : ce type de mesure coûte en effet très cher aux finances publiques, alors que la plupart des emplois qui en bénéficient auraient été créés même sans ces allégements.

La deuxième grande politique menée par le gouvernement consiste à inciter les gens à se mettre à leur compte. 580 000 entreprises ont vu le jour l’an dernier, contre 331 000 en 2008, soit une hausse de 75 % malgré la crise, grâce notamment au succès du nouveau statut d’auto-entrepreneur. Malheureusement, si ces entreprises nouvellement créées soulagent temporairement les statistiques du chômage, la grande majorité d’entre elles ne survivront pas : dans un tel contexte, beaucoup de ceux qui se sont lancés dans l’aventure connaîtront même de grandes difficultés financières. Sans oublier que ce n’est pas vraiment de toutes petites entreprises dont l’économie française a besoin, il y en a déjà trop.

Plus sérieusement, le gouvernement et les partenaires sociaux ont beaucoup élargi et amélioré les conditions de recours, la durée et l’indemnisation du chômage partiel. C’est en effet un outil essentiel pour garder au sein des entreprises les salariés lors d’un creux d’activité (voir encadré ci-dessous). 320 000 personnes en ont bénéficié au deuxième trimestre 2009 et encore 140 000 au troisième. Mais, même étendu, ce type de dispositif ne peut valoir que pour une période transitoire. On ne pourra donc guère continuer à compter autant sur lui en 2010.

Zoom Le chômage partiel, un remède provisoire

La crise économique s’est traduite par un important recours au chômage partiel. Réformé en décembre 2008 et janvier 2009, ce dispositif permet à une entreprise de réduire temporairement la durée de travail de ses salariés. En contrepartie, ces derniers touchent une indemnisation égale à 75 % de leur rémunération horaire brute, un taux relevé en avril 2009 à l’initiative du gouvernement. L’objectif est d’éviter les licenciements en cas de baisse brutale (mais limitée dans le temps) de la demande, et donc de ne pas rompre le contrat de travail qui lie l’employeur et l’employé. Cela permet ainsi aux entreprises de préserver leur collectif de travail et de ne pas être contraintes de se séparer de salariés qu’elles ont parfois mis du temps à former. Ce dispositif ne peut être utilisé plus de 1 000 heures sur l’année et pendant 24 mois au maximum (des durées qui ont été rallongées du fait de la crise). Si les difficultés rencontrées par l’entreprise se prolongent, le chômage partiel n’a cependant pour effet que de retarder les licenciements. Un scénario, hélas, probable dans de nombreux cas...

Il manque des contrats aidés

Autre outil plus pérenne : les emplois aidés. Tout le monde a conscience que ce n’est pas l’idéal, mais ils sont utiles à différents titres : pour limiter l’impact désocialisant du chômage sur les personnes ; pour aider à modifier les " files d’attente " des chômeurs en donnant une chance de revenir dans l’emploi à celles et ceux qui en ont a priori très peu ; enfin, pour permettre à certaines activités d’exister dans le secteur non lucratif, que sinon il ne parviendrait pas à financer. Le gouvernement avait fortement réduit ces contrats en 2007 et 2008, il est (enfin) revenu en arrière en 2009. Il fait état de 440 000 contrats aidés conclus l’an dernier. Mais il faut déduire ceux qui se sont terminés. Au final, l’Insee estime qu’après avoir baissé de 63 000 en 2008, le nombre total de ces contrats aidés n’est remonté que de... 48 000 en 2009. Et qu’il ne devrait pas s’accroître au premier semestre 2010. On reste donc en réalité toujours très loin du compte.

Zoom Les jeunes en première ligne

On comptait 465 000 demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans en janvier dernier, soit 137 000 de plus que deux ans auparavant, une hausse de plus de 40 % ! En comparaison, le nombre de demandeurs d’emploi de 25 à 49 ans n’a augmenté " que " de 29 % entre janvier 2008 et janvier 2010. Et cela dans un contexte où le chômage des jeunes était déjà nettement plus important. Le taux de chômage des 15-24 ans est en effet calculé uniquement en fonction de ceux qui sont présents sur le marché du travail, soit 38,5 % de l’ensemble de cette classe d’âge en 2007 (les autres poursuivant toujours des études).

La situation des jeunes interpelle d’autant plus que nous sommes en plein " papy-boom " : la population âgée de 15 à 59 ans diminuera cette année de 120 000 personnes, alors que jusqu’en 2007, elle augmentait bon an mal an de 200 000 personnes environ. Cela devrait se traduire, selon l’Insee, par une baisse de la population active en 2009. Une première. Une telle perspective portait en elle la promesse d’une amélioration significative de la situation des jeunes sur le marché du travail. Mais c’était sans compter avec la violence du choc économique actuel...

Le chômage des jeunes est beaucoup plus sensible aux fluctuations conjoncturelles que celui des plus âgés. La flexibilité accrue du marché du travail repose pour une large part sur leurs épaules, que ce soit dans le privé ou dans la fonction publique. Ainsi, les 15-29 ans sont deux fois plus souvent intérimaires que la moyenne des personnes en emploi. Et un peu plus d’un jeune sur quatre de 15 à 29 ans qui occupe un emploi est en contrat à durée déterminée (CDD) ou en emploi aidé, contre 11 % de l’ensemble des actifs occupés.

Taux de chômage en France métropolitaine, en %

Or les jeunes sont les mal-aimés de la protection sociale : ils n’ont pas encore droit au revenu de solidarité active (RSA), sauf pour les chargés de famille, ils sont peu ou pas indemnisés par l’Unedic, alors même qu’ils sont les premières victimes du chômage. Leur taux de pauvreté est donc bien plus élevé (21 %) que pour l’ensemble de la population (13 %).

Au final, pour toute une classe d’âge, la crise va laisser des traces durables. Les enquêtes " Génération " du Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) montrent que le fait d’arriver sur le marché du travail lorsque la situation économique se dégrade engendre des effets durables : pour la " génération 2004 " (une mauvaise année sur le front de l’emploi), le taux de chômage est resté systématiquement plus élevé lorsque la situation s’est améliorée (de 2005 à 2007) que cela n’a été le cas pour les générations antérieures.

Il existe par ailleurs d’autres actions, potentiellement efficaces, auxquelles le gouvernement répugne encore à recourir pour des raisons essentiellement idéologiques. De même que l’Etat endosse le rôle de banquier en dernier ressort lorsque le système financier risque de s’écrouler, il peut et doit aussi être l’employeur en dernier ressort lorsque le chômage menace de plonger l’économie et la société dans la crise. Cela peut prendre la forme de la création d’emplois publics. Il faut naturellement être prudent : compte tenu de la protection statutaire dont bénéficient ces emplois, ces créations sont difficilement réversibles. Mais pour l’instant, le problème ne se pose pas : le gouvernement entend, au contraire, supprimer 30 000 emplois dans la fonction publique (dont 16 000 à l’Education nationale), soit le plus grand plan social du pays.

Travailler moins ?

Dans les circonstances actuelles, la réduction du temps de travail pourrait, elle aussi, limiter le nombre de chômeurs. Mais loin d’aller dans ce sens, le gouvernement continue d’encourager les salariés à faire des heures supplémentaires à grand renfort d’argent public. En 2009, malgré la crise, on a encore enregistré 676 millions d’heures supplémentaires subventionnées, soit l’équivalent de 434 000 emplois. Un emploi coûte en moyenne 41 000 euros par an, charges comprises. Les 4 milliards d’euros dépensés pour subventionner les heures supplémentaires auraient donc pu permettre de financer quasiment entièrement 100 000 emplois en plus...

Zoom Un million de chômeurs en fin de droits en 2010

Les chômeurs sont toujours plus nombreux à ne pas retrouver d’emploi et un million d’entre eux vont arriver en 2010 en " fin de droits ", c’est-à-dire qu’ils ne toucheront plus d’argent de l’assurance chômage. Près de la moitié d’entre eux seront privés de toute allocation de remplacement pour amortir le choc.

Chaque année, de nombreux chômeurs se retrouvent dans une telle situation. Un million de chômeurs ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage en 2010, cela représente une hausse de 22 % par rapport à 2009 et de 32 % par rapport à 2008. Cette hausse est pour l’essentiel bien évidemment liée à la dégradation de la conjoncture économique depuis l’été 2008. Les suppressions d’emplois ont été massives : 378 000 en 2009. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi a augmenté de 18 % entre fin 2008 et fin 2009 et celui des chômeurs de longue durée (inscrits depuis un an et plus) de 28 %. Parmi ces chômeurs, un grand nombre arriveront au terme de leurs droits à l’assurance chômage courant 2010 du fait de la conjoncture morose sur l’emploi.

Que deviendront-ils ? Plusieurs dispositifs existent. Il y a tout d’abord l’allocation de solidarité spécifique (ASS), d’un montant maximal d’environ 450 euros par mois. Pour y avoir droit, il faut cependant avoir travaillé au moins cinq ans au cours des dix années précédentes. On peut prétendre également au RSA " socle ", l’allocation qui a remplacé le revenu minimum d’insertion (RMI) et l’allocation de parent isolé (API) depuis le 1er juin 2009. Le montant maximal du RSA socle est de 460 euros pour une personne seule et de 690 euros pour un couple. Pour toucher cette somme, il faut cependant avoir plus de 25 ans et n’avoir aucun revenu par ailleurs 1. D’autres allocations sont spécifiquement prévues pour les chômeurs de plus de 60 ans ou les demandeurs d’emploi en formation.

Restent environ 400 000 personnes qui ne devraient rien toucher du tout, soit parce qu’elles n’ont pas travaillé assez longtemps, soit parce qu’elles ont moins de 25 ans ou des revenus supérieurs au plafond du RSA socle. De quoi provoquer une hausse considérable de la pauvreté si ces personnes sont abandonnées à leur sort.

  • 1. Le RSA socle est en effet une allocation " différentielle " : si l’allocataire perçoit par exemple 180 euros d’allocations familiales et que son conjoint touche une indemnisation chômage de 500 euros, son RSA socle ne sera que de 10 euros (690 - 680).

Enfin, plus délicat, une autre forme de réduction du temps de travail est envisageable : une des politiques traditionnelles face aux poussées du chômage de masse consiste à encourager les salariés les plus âgés à anticiper leur départ en retraite afin de donner la priorité aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Or, en 2009, c’est l’inverse qui s’est produit : le nombre de départs en retraite a été l’année dernière, contre toute attente, inférieur à ce qu’il avait été en 2008. Et malgré la crise, le taux d’emploi des 55-64 ans a continué de s’accroître sensiblement, tandis que celui des 15-24 ans plongeait brutalement.

Les problèmes de financement de la protection sociale sont réels, mais au vu de l’évolution récente du chômage et compte tenu de l’absence de perspectives d’amélioration à court terme, il convient probablement de revenir, en partie et provisoirement, sur la politique qui a consisté toutes ces dernières années à limiter au maximum ces départs anticipés. Bref, il existe des moyens pour freiner la montée du chômage, mais leur mise en oeuvre à grande échelle impliquerait de remettre en cause certains dogmes auxquels le gouvernement s’accroche toujours, malgré la gravité de la crise.

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