La crise : bibliographie

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Sur la crise

Crise et rénovation de la finance, par Michel Aglietta et Sandra Rigot, éd. Odile Jacob, 2009.
Les économistes qui voudront se replonger dans quelques décennies dans la crise des subprime auront tout intérêt à commencer par ce livre. Sa description des ressorts fondamentaux de la crise et ses propositions précises de régulation, en principe et en pratique, le classent parmi les ouvrages de référence. Son principal handicap reste cependant son degré élevé de technicité.

La crise. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment s’en sortir ?, par Michel Aglietta, éd. Michalon, 2008.
Un court essai dans lequel l’économiste Michel Aglietta rassemble les principaux éléments de son analyse de la crise financière et de ses conséquences sur l’économie réelle. Contexte macroéconomique, comportement des acteurs financiers, basculement du pouvoir financier vers l’Asie, rôle de l’Europe, propositions de régulation, etc. : les thèmes traités sont nombreux. En toile de fond, l’idée, énoncée d’emblée par l’auteur, que les crises sont inhérentes au fonctionnement de la finance. Une réédition est prévue pour mai 2010.

De l’euphorie à la panique : penser la crise financière, par André Orléan, coll. Cepremap, éd. Rue d’Ulm, 2009.
Loin de la description technique des instruments de la crise, André Orléan s’attache dans ce livre à expliciter les mécanismes fondamentaux des dérapages financiers récents. Il montre combien il est dans la nature de marchés financiers libéralisés de produire des évolutions excessives de prix des actifs. Il décrypte avec précision les mécanismes qui font que tout le monde se jette à corps perdu dans la bulle.
L’auteur préconise le cloisonnement de la finance, afin de limiter la course à la liquidité des actifs qui a caractérisé les dernières décennies. On pourrait presque reprocher à André Orléan d’être souvent trop modeste dans ses appréciations théoriques tant la crise est venue démontrer la validité de ses critiques de la théorie financière dominante qui suppose l’efficience des marchés.

Les 100 mots de la crise financière, par Bertrand Jacquillat et Vivien Levy-Garboua, coll. Que sais-je ?, éd. PUF, 2010.
D’" Agences de notation " à " Structure de défaisance ", d’" Aléa moral " à " Credit crunch ", en passant par " Keynes " et " Minsky ", le lecteur trouvera des explications claires sur les principaux termes qui reviennent si souvent dans les commentaires sur la crise. Si les auteurs sont de ceux qui considèrent que " c’est de davantage de finance dont le monde a besoin ", ce petit ouvrage, ni trop technique ni trop simpliste, n’en est pas moins d’une aide fort précieuse.

" La crise du capitalisme financier ",Revue de l’OFCE n° 110, juillet 2009.
Une série d’analyses sur les causes de la crise financière, les mécanismes de sa transmission à l’économie réelle, les stratégies de sortie de crise et les propositions de réforme du capitalisme financier. Rigoureux, mais austère.

Natixis. Enquête sur une faillite d’Etat, par Matthieu Pechberty, éd. First, 2010.
Voici une belle promenade derrière le rideau - à moins que cela ne soit dans les égouts - du capitalisme à la française ou comment une banque hexagonale s’est retrouvée prise dans l’étau de la crise.
L’histoire est celle d’une petite filiale de la Caisse des dépôts (CDC) qui s’est retrouvée au coeur d’un gros scandale par un jeu complexe de conflits de pouvoir, de bataille d’ego, de copinage et de trahison politique, sans oublier le rôle des réseaux francs-maçons. On suit ainsi le parcours de la CDC sur les marchés financiers, du début de la filialisation des activités en 1995 jusqu’à la quasi-faillite de Natixis en 2009.
Le livre souffre néanmoins de la multiplication des noms, d’allers et retours chronologiques incessants et d’une mise en page souvent indigeste. Il surprend également par sa conclusion idéologique, montrant du doigt l’Etat, comme si les banquiers privés avaient traversé la crise sans encombre. Malgré cela, il serait dommage de se priver de cette lecture.

La chute de la maison Fortis, par Joan Condijts, Paul Gérard et Pierre-Henri Thomas, éd. Lattès, 2009.
Un bon exemple vaut souvent mieux qu’une longue démonstration. Pour comprendre comment plusieurs grandes banques ont été prises dans le maelström des subprime et comment les Etats ont réagi au moment de la panique de la fin 2008, plongez-vous dans cette remarquable enquête. Elle retrace avec précision les déboires de Fortis et de Dexia ainsi que la façon dont les gouvernements européens ont négocié le sauvetage en urgence de ces deux établissements.
Le livre explicite fort bien les stratégies de prise de risque des banquiers, en particulier de Fortis. Les auteurs retracent la façon dont la banque est rentrée tardivement sur le marché des produits toxiques, débauchant une équipe de la Société générale pour essayer de doper ses bénéfices sur un marché estimé juteux. On comprend le rôle essentiel de la mauvaise gouvernance des banques dans la crise, les batailles politiques associées au contrôle des risques et la responsabilité que portent les dirigeants dans les déboires de leurs institutions.
Un livre tout en pédagogie, qui démêle des entrelacs de négociations et nous fait pénétrer dans les arcanes du monde bancaire et la gestion politique d’une panique historique.

Le roman vrai de la crise financière, par Olivier Pastré et Jean-Marc Sylvestre, éd. Perrin, 2008.
Un talent pédagogique certain pour expliquer la crise des subprime et les dérapages de la finance, et même pour esquisser quelques pistes de régulation. On pourra tout de même être surpris par quelques chapitres célébrant les vertus de la mondialisation et de la rigueur budgétaire à tout prix. Au total, cependant, une introduction simple à un sujet compliqué.

La liquidité incontrôlable. Qui va maîtriser la monnaie mondiale ?, par Patrick Artus et Marie-Paule Virard, éd. Pearson, 2010.
La finance regorge de liquidités prêtes à enfanter de nouvelles bulles spéculatives partout dans le monde. Que peut-on y faire ? C’est le thème de ce petit livre passionnant et très pédagogique.

Les deux auteurs expliquent pourquoi cette abondance de monnaie ne doit pas faire craindre un retour de l’inflation, l’offre mondiale de biens restant pléthorique. Le risque pour la croissance mondiale est surtout celui de nouvelles bulles financières. Pour les éviter, les banques centrales doivent se donner un objectif de contrôle de la progression du crédit et des prix des actifs.

La crise de la finance globalisée, par Anton Brender et Florence Pisani, coll. Repères, éd. La Découverte, 2009.
L’objectif de cette étude précise - et parfois assez technique - est de remettre la crise dans la perspective de la globalisation financière de ces dix dernières années. Les transferts massifs d’épargne des pays émergents et pétroliers vers les Etats-Unis n’ont été possibles que parce qu’ils se sont accompagnés de transferts de risques que le système financier occidental a pris en charge. Les auteurs restent convaincus des bienfaits des innovations financières et des techniques de transfert de risques, tels la titrisation et les produits dérivés, mais ils estiment que la finance globalisée appelle une régulation globale.

La finance mène-t-elle le monde ?, par Marie-Paule Virard, coll. A dire vrai, éd. Larousse, 2008.
Dans la logique de cette collection d’essais brefs et directs, l’auteure dénonce tous les travers de la finance : les dérapages de type subprime (dont la crise est remarquablement résumée dans le premier chapitre), mais aussi les mots d’ordre des investisseurs financiers - du rendement, plus vite, plus haut, plus loin ! - et les inégalités entre des patrons surpayés et des salariés victimes d’un casino dans lequel ils n’ont pas demandé à jouer.

Comprendre les crises financières, par Olivier Lacoste, éd. Eyrolles, 2009.
Parmi les nombreux ouvrages qui traitent de la crise financière, celui-ci est un de ceux qui présentent les choses le plus pédagogiquement. Il sera très utile à tous ceux qui cherchent à mieux comprendre, sans sensationnalisme, comment on en est arrivé à une crise économique et financière aussi grave. Avec toutefois les inconvénients de ses avantages : sur certains sujets, les inégalités de revenus, par exemple, ou encore les défauts de la régulation financière depuis trente ans, un ton moins neutre et moins distancié aurait parfois été plus approprié...

Autour de la crise

" Une crise tant attendue. Leçons d’histoire pour économistes ", par Robert Boyer, Prisme n° 13, Centre Cournot pour la recherche en économie, 2008.
Robert Boyer livre ici une analyse précise et historique des dérapages liés aux innovations financières depuis une vingtaine d’années et il explique les spécificités de la crise actuelle. Il propose d’appliquer aux innovations financières les mêmes procédures de certification qui sont nécessaires pour les produits alimentaires, les médicaments ou la sécurité des automobiles.

" Les impensés de l’économie ",Esprit, janvier 2010.
" Retour sur Terre, retour à nos limites ",Esprit, décembre 2009.
" Les contrecoups de la crise ",Esprit, novembre 2009.
La revue Esprit a consacré trois numéros récents aux conséquences intellectuelles de la crise. Des contributions multiples et passionnantes qui invitent à prendre du recul sur les événements récents et à réfléchir à la place de l’économie dans nos sociétés.

Contre la courte vue. Entretiens sur le Grand Krach, par Tommaso Padoa-Schioppa avec Beda Romano, éd. Odile Jacob, 2009.
Ancien de la Banque d’Italie et de la Banque centrale européenne, ex-ministre des Finances italien, Tommaso Padoa-Schioppa a fait partie de ces régulateurs de la finance qui étaient au pouvoir au moment de la période de libéralisation financière. Il n’a aujourd’hui pas de mots assez durs pour fustiger cette époque qui a " vécu dans l’illusion selon laquelle tout ce qui naît sur le marché trouve sa propre discipline dans le marché lui-même ". L’idéologie libérale est ainsi largement critiquée dans ce livre d’entretiens où la finance et ses errements occupent une grande place.
On y trouve aussi des réflexions sur le manque de coopération internationale et sur le déclin de l’engagement cosmopolite chez les hauts fonctionnaires dont la culture commune est celle de la défense d’une souveraineté illimitée de l’Etat-nation. Un chapitre est également consacré à la construction européenne et à la position ambiguë de la France et de l’Allemagne sur le sujet. Un style clair et un certain sens de la formule rendent la lecture agréable.

Finance servante ou finance trompeuse ?, par Paul H. Dembinski, éd. Desclée de Brouwer/Parole et silence, 2008.
Ecrit par le directeur de l’Observatoire de la finance, un organisme suisse qui analyse les liens entre finance et bien commun, cet ouvrage propose une analyse à la fois systémique et éthique. La finance, explique-t-il, transforme le fonctionnement du système économique : en permettant aux acteurs de se couvrir contre certains risques, elle leur offre aussi la possibilité de danser plus près du volcan (c’est le problème bien connu de l’aléa moral). Elle réveille les passions que le marché était censé contenir, en substituant la cupidité à l’intérêt, le court terme au long terme. Elle " apporte des réponses (...) aux besoins, aux désirs, voire aux angoisses de nos sociétés ".
Mais ces réponses sont sources de problèmes : la finance substitue la notion de transaction à celle de relation. Alors que cette dernière se déroule dans la durée et implique un engagement des acteurs et la construction de compromis entre eux, la transaction permet de s’en désintéresser en vendant et en encaissant la plus-value. Une lecture stimulante.

Sorties de crise. Ce qu’on ne nous dit pas. Ce qui nous attend, par Patrick Artus et Olivier Pastré, éd. Perrin, 2009.
Dans la profusion éditoriale sur la crise, ce livre fait partie des bonnes surprises. Dense, présentant souvent des réflexions originales, même si l’on n’est pas obligé de partager toutes ses idées, il nous donne à réfléchir sur le monde économique de demain.
Au delà de la phobie hystérique des deux auteurs vis-à-vis d’une menace protectionniste très surestimée, le livre trace ce que pourrait être l’avenir de l’économie mondiale, développant alternativement des scénarios pessimistes et optimistes qui donnent à réfléchir sur les politiques de change (la Chine étant plus coopérative qu’on ne le croit), les politiques budgétaires, le partage de la valeur ajoutée, les tensions et les coopérations possibles entre Etats, etc.
La dernière partie est consacrée à un florilège de propositions très éclectiques : remise en cause de la liberté de circulation des capitaux et clause sociale d’un côté, encouragement à ce que tout le monde risque ses économies à la Bourse ou réduction des " charges " des entreprises au nom de la sacro-sainte compétitivité de l’autre.
On peut s’agacer de telle formulation ou sourire au fait que Patrick Artus attend tout de la capacité de leadership des Etats-Unis dont il diagnostiquait six mois plus tôt, dans un ouvrage précédent, le déclin... Reste un livre clairement écrit et qui fait réfléchir.

Sortir de la crise globale. Vers un monde solidaire et écologique, Attac, éd. La Découverte, 2009.
S’attaquer aux dimensions multiples de la crise actuelle et proposer des solutions pour la dépasser, voici l’ambition, qui n’est pas petite, de ce livre. Les experts d’Attac ont eu à coeur de travailler les liens entre crise financière, crise sociale et crise écologique pour montrer qu’ils s’enchevêtrent et résultent des conséquences de la mise en oeuvre du néolibéralisme contemporain. Les chapitres sont courts et les textes clairs, que l’on partage ou non les points de vue développés. La fin du livre avance plusieurs propositions pour encadrer la finance, lutter contre les inégalités et promouvoir une croissance responsable. Mais cela reste à ce stade plus un catalogue de mesures avec des objectifs politiques que les prémices de la construction d’un modèle intellectuel alternatif au libéralisme. Un exercice, certes, plus difficile.

Tax Havens. How Globalization Really Works, par Ronen Palan, Richard Murphy et Christian Chavagneux, Cornell University Press, 2010.
Une synthèse de l’état des connaissances sur le rôle des paradis fiscaux comme infrastructures clés de la mondialisation contemporaine. Mêlant analyses statistique, historique, économique et politique, les auteurs expliquent notamment la place occupée par les centres financiers offshore dans la crise actuelle.

This Time is Different. Eight Centuries of Financial Folly, par Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff, Princeton University Press, 2009.
Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff se sont plongés dans les archives statistiques pour produire un livre d’analyse empirique des crises financières à travers les siècles. Loin de raconter des histoires de crise, les deux auteurs enchaînent graphiques et commentaires de graphiques pour tenter d’en sortir des grandes constantes de l’histoire financière.
Il en ressort beaucoup de résultats intéressants. Par exemple, sur les crises de la dette des Etats souverains : tous les pays y passent au cours de leur histoire. Du côté des crises bancaires, les deux auteurs rappellent à l’envi combien les périodes d’excès de distribution de crédits apparaissent toujours à leurs contemporains comme justifiées. " Cette fois, c’est différent ", proclament-ils. Les crises bancaires durent moins longtemps que les crises souveraines : face au risque d’affaissement de leur système bancaire, les gouvernements réagissent vite.

The Great Depression and the New Deal. A Very Short Introduction, par Eric Rauchway, Oxford University Press, 2008.
Le principal effet du New Deal de Franklin Delano Roosevelt, explique l’historien Eric Rauchway, a été de chambouler les rapports de force politiques au sein de la société américaine.
Les premiers perdants ont été les financiers. L’administration Roosevelt est ici intervenue en deux fois. D’abord, pour prendre des mesures d’urgence afin de redonner confiance à un système bancaire en pleine crise : comme l’a écrit l’un des commentateurs de l’époque, " le capitalisme a été sauvé en huit jours ". Ensuite, pour prendre en main le système financier, instaurant une séparation entre banques d’affaires et banques de détail, renforçant le pouvoir de régulation, mettant en place un système de protection des déposants, etc.
Les gagnants ont été les agriculteurs et les entreprises industrielles, qui ont trouvé la possibilité d’augmenter leurs prix. Le New Deal a également contribué à un rééquilibrage géographique au profit des Etats du Sud et de l’Ouest. Enfin, il a renforcé le pouvoir des salariés : poussée de la syndicalisation, établissement d’un système de retraite et d’allocations chômage, etc.

Le savoir et la finance. Liaisons dangereuses au coeur du capitalisme contemporain, par El Mouhoub Mouhoud et Dominique Plihon, éd. La Découverte, 2009.
L’émergence d’une économie de la connaissance (ou économie cognitive) fortement mondialisée et l’essor d’une finance également fortement mondialisée sont les deux évolutions majeures qui marquent nos sociétés. Contrairement aux discours dominants, l’économie de la connaissance telle qu’elle se développe ne se traduit pas par la disparition du taylorisme, mais par des formes de division internationale du travail qui sont sources de " fortes inégalités entre les territoires comme entre les nations ", accentuées par la privatisation des connaissances. Quant à la finance, elle joue un rôle essentiel dans l’essor de l’économie du savoir, mais, en même temps, elle contribue largement à modeler ces nouvelles formes d’organisation productive et à imposer des normes de rentabilité qui accentuent ce néotaylorisme. Surtout, incapable d’évaluer la valeur des actifs immatériels, elle s’en est remise au marché, engendrant ainsi bulles et krachs.
Pour mettre le savoir et la finance au service d’une société plus juste et moins inégalitaire, les deux derniers chapitres ouvrent un certain nombre de pistes intéressantes. Au total, un livre plutôt remarquable.

Les classiques

Histoire mondiale de la spéculation financière, par Charles Kindleberger, éd. Valor, 2005.
Classique inépuisable qui explique, à partir de nombreux exemples historiques, comment naît, vit et meurt une bulle spéculative.

Les crises financières, par Robert Boyer, Mario Dehove et Dominique Plihon, rapport du Conseil d’analyse économique, éd. La Documentation française, 2004.
Un résumé de la littérature contemporaine sur les crises financières et un décryptage des mécanismes des crises de la dernière décennie.

L’économie de la panique. Faire face aux crises financières, par Jérôme Sgard, éd. La Découverte, 2002.
Un décryptage du rôle essentiel des politiques publiques dans la gestion des crises, principalement à partir d’une analyse fine de la crise asiatique de 1997-1998.

Le commerce des promesses. Petit traité sur la finance moderne, par Pierre-Noël Giraud, éd. du Seuil, 2009.
Le livre a fait date lors de sa première édition (2001) par sa pédagogie et son analyse qui se révélait prémonitoire, puisqu’il soutenait la thèse de l’inévitabilité des bulles spéculatives dans la finance de marché libéralisée. Cette nouvelle édition est largement augmentée et mise à jour pour décrire et analyser la crise financière de première grandeur que nous avons vécue en 2008. Les réformes mises en oeuvre, notamment à la suite du G20, sont insuffisantes, estime l’auteur, faute de volonté politique en matière de coopération intergouvernementale.

Inventing Money. The Story of Long Term Capital Management and the Legends behind it, par Nicholas Dunbar, éd. John Wiley, 2000.
A travers la quasi-faillite du fonds spéculatif américain LTCM, une histoire du risque et de la façon dont les produits dérivés, chargés de nous en protéger, sont aussi des objets de spéculation.

Theories of Financial Disturbance. An Examination of Critical Theories of Finance from Adam Smith to the Present Day, par Jan Toporowski, éd. Edward Elgar, 2005.
De Smith à Minsky en passant par Veblen, Keynes ou Bentham, ce livre analyse les idées des économistes sur la finance et ses conséquences sur l’économie réelle.

Le pouvoir de la finance, par André Orléan, éd. Odile Jacob, 1999.
L’auteur présente dans cet ouvrage l’approche dominante des théories financières pour la critiquer et présenter sa propre démarche inspirée de Keynes.

Macroéconomie financière, par Michel Aglietta, coll. Grands Repères, éd. La Découverte, 2008.
Une des meilleures introductions à la finance contemporaine. A la fois présentation de ses mécanismes, analyse de son instabilité et de ses effets déstabilisants sur les économies et mise en avant de quelques propositions de régulation.

La crise de 1929, par Bernard Gazier, coll. Que sais-je ?, éd. PUF, 2009.
Un livre devenu, à juste titre, un classique sur la Grande Crise en raison de ses qualités pédagogiques et de la pertinence des analyses proposées. L’auteur montre que la crise doit son ampleur moins à l’effondrement boursier qu’à la fragilité des économies et à l’inertie des Etats concernés. Il met en évidence les mécanismes qui ont conduit de la panique boursière à la dépression et généralisé la paralysie bancaire. Opposant les explications keynésiennes (le blocage de la demande globale à un bas niveau) aux explications monétaristes (le refus de la Banque centrale de fournir les liquidités), il propose, dans une partie inédite, un parallèle éclairant avec la crise actuelle. Excellent.

Sur la toile

www.financialstabilityboard.org : le site du Forum de stabilité financière, la tête pensante des propositions de réforme de la finance. Des rapports plutôt techniques, mais qui plongent au coeur des mécanismes financiers.

www.imf.org : avec son Global Financial Stability Report, le Fonds monétaire international (FMI) propose un suivi semestriel de l’impact de la crise sur le système financier mondial. Par ailleurs, son site fournit régulièrement des analyses sur les mécanismes et les conséquences de la crise.

www.banquemondiale.org : le site de la Banque mondiale pour suivre les effets de la crise sur les pays les plus pauvres.

www.bis.org : le site de la Banque des règlements internationaux (BRI), avec les statistiques essentielles pour suivre l’évolution de la finance mondiale, des analyses techniques et le suivi du débat sur la réglementation internationale des banques.

www.g8.utoronto.ca : le Centre d’information sur le G8, où l’on peut retrouver les communiqués des réunions des G7, G8 et G20, ainsi que les documents de travail qui les accompagnent.

www.banque-france.fr : des études de fond, des explications et les prises de position du gouverneur de la Banque de France sur la crise. A noter, en ligne, les nos 2 et 3 de Documents et débats consacrés tous les deux à la crise financière.

www.assembleenationale.fr, www.senat.fr : les deux assemblées ont auditionné de nombreuses personnalités du monde de la finance. Voir les vidéos de ces auditions en ligne sur leurs sites.

www.marketwatch.com : sur un site du Wall Street Journal, un suivi de l’évolution des marchés financiers et de ce que pensent les élites économiques privées.

www.levy.org : les analyses des économistes de centre gauche américains.

www.iie.com/index.cfm : la crise analysée par des économistes libéraux américains.

http://krugman.blogs.nytimes.com : le blog de l’économiste Paul Krugman, surtout centré sur le débat de politique économique américain.

http://gregmankiw.blogspot.com : le suivi de la crise par un économiste, ancien conseiller de George W. Bush.

www.alternatives-economiques.fr : un suivi de l’actualité de la crise sur notre site et de nombreux blogs pour la commenter.

www.france.attac.org : un suivi de la crise et du débat politique par l’association Attac, avec des propositions pour réformer la finance internationale.

www.taxjustice.net : le site du Tax Justice Network, l’ONG mondiale la plus en pointe dans la lutte contre les paradis fiscaux.

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