L’orientation sexuelle
La société française accepte de mieux en mieux l'homosexualité. Néanmoins, ceux qui s'éloignent de la norme de l'hétérosexualité se heurtent encore souvent à la violence, qui est plus souvent symbolique que physique. Insidieuse, elle se glisse dans de très nombreux discours et fait souffrir.
L’homophobie est toujours une réalité
L’association SOS homophobie a reçu 1 246 appels en 2008 de personnes victimes de discriminations du fait de leur orientation sexuelle, un chiffre en légère diminution par rapport à 2007. Les personnes qui ont appelé l’association sont majoritairement des hommes (à 76 %). 36 % des appelants étaient âgés de 35 à 50 ans.
Les manifestations d’homophobie sont de natures diverses : il peut s’agir de mise à l’écart, de moqueries, d’insultes, voire d’agressions physiques, jusqu’au viol ou au meurtre. En 2008, SOS homophobie a enregistré 66 cas d’agressions physiques. 16 % des témoignages concernent des problèmes rencontrés au travail, contexte où l’homophobie peut empêcher la progression de carrière, voire déboucher sur un licenciement.
15 % des plaintes portent sur des publications sur Internet. Les homosexuels sont aussi confrontés à des conflits de famille ou de voisinage (11 % dans les deux cas). Ils subissent également une discrimination spécifique dans les commerces et les services : par exemple, refus d’être servis dans un café, de location d’un appartement, de prise en charge par un taxi.
Attention, il s’agit de témoignages reçus par téléphone, qui donnent une indication, mais il faut utiliser ces données avec précaution. L’évolution du nombre d’appels peut résulter d’une meilleure information. En outre, certaines catégories connaissent davantage SOS homophobie ou osent plus qu’avant faire appel à l’association.
Des discriminations au sein même des familles
Au sein même de leur famille, 67 % des homosexuels ont fait l’objet de remarques désagréables, 36 % de violences et d’insultes, d’après l’enquête " Famille et homophobie " publiée par l’association SOS homophobie dans son rapport annuel 2005 1. Les discriminations dont sont victimes les homosexuels sont difficiles à mesurer, parce qu’être homosexuel n’est pas un critère statistique des données officielles et que peu d’enquêtes sont réalisées sur le sujet. Mais également parce que, si elles peuvent porter sur des éléments très concrets comme l’avancement dans l’emploi, l’accès au logement, le droit au mariage, etc., elles reposent aussi souvent sur des formes plus subtiles, dans le comportement ou la façon de parler, qui constituent des violences symboliques fortes. Des violences qui peuvent parfois empêcher une personne de vivre normalement.
- 1. Disponible sur le site de l’association : www.sos-homophobie.org