La population active
Entre 1975 et aujourd’hui, la population active française - c’est-à-dire les personnes en emploi et celles à la recherche d’un emploi - est passée de 23 à près de 29 millions de personnes. La part des actifs dans l’ensemble de la population des plus de 15 ans - le taux d’activité*- est néanmoins restée assez stable : ils représentent aujourd’hui 56 % de cette population, contre 58 % en 1975. Et ce malgré de grandes transformations : les Français entrent dans la vie active plus tardivement qu’auparavant, ils en sortent en moyenne plus tôt et vivent plus longtemps, ce qui tend à augmenter la part des inactifs. Toutefois, ces tendances ont été largement contrebalancées par l’entrée massive des femmes sur le marché du travail puis quarante ans (voir page 39).
Un taux d’emploi en baisse
En revanche, si on ne s’intéresse qu’aux Français ayant un emploi, leur proportion dans la population totale - le taux d’emploi**- a diminué fortement, passant de 56 % en 1975 à 51 % aujourd’hui. Le nombre d’emplois en France a pourtant beaucoup augmenté, on l’a vu, mais moins vite que la population active. D’où le maintien à un niveau élevé du taux de chômage*** depuis le milieu des années 1980.
En 1973-1974, le premier choc pétrolier marque l’avènement progressif du chômage de masse en France, comme dans la plupart des pays occidentaux. Ce taux n’est jamais repassé sous la barre des 7 % depuis le milieu des années 1980, alors qu’il était de 3 % dans les années 1960. Mais il est loin d’être homogène au sein de la population française. Les jeunes, les moins qualifiés, les immigrés, mais aussi les femmes sont parmi les plus durement touchés (voir notamment pages 34 et 35).
En lien étroit avec les fluctuations de l’activité
Le niveau de l’activité a un impact direct sur l’emploi. Lorsque l’activité progresse de 2 %, on estime que le nombre d’emplois augmente de 250 000 (voir article page 40). Cette création d’emplois permet une hausse du pouvoir d’achat et de la consommation, qui à son tour dope l’activité. On assiste donc à un véritable cercle vertueux, qui se transforme en cercle terriblement vicieux lorsque l’activité stagne ou régresse. Car, alors, l’emploi diminue 1, le pouvoir d’achat et la consommation aussi, etc.
- 1. Lorsque l’activité régresse de 1 %, les emplois diminuent d’environ 300 000.
Proportion de personnes actives (personnes ayant un emploi ou à la recherche d'un emploi) parmi l'ensemble de la population.
** Taux d'emploiProportion de personnes en emploi parmi l'ensemble de la population.
*** Taux de chômageProportion de chômeurs cherchant activement un emploi dans la