Une société de services
En quarante ans, le centre de gravité de l’emploi en France s’est déplacé vers le secteur tertiaire. D’abord, parce que les emplois industriels et agricoles ont largement diminué, du fait des gains de productivité réalisés dans ces deux secteurs - avec la mécanisation du travail, moins d’hommes sont nécessaires pour produire autant -, mais aussi de la concurrence des pays émergents.
Un secteur au fort besoin en main-d’oeuvre
Parallèlement, l’emploi dans les services s’est massivement développé, et ce pour deux raisons principales. D’une part, les gains de productivité sont bien moins faciles à obtenir dans le tertiaire : les services comprennent une part importante de main-d’oeuvre incompressible et il est plus compliqué de réduire les effectifs. D’autre part, l’augmentation du niveau de vie de la population au cours des cinquante dernières années s’est traduite par une montée des services marchands : commerces et transports, mais aussi hôtellerie-restauration, loisirs, culture, services aux personnes. Les services aux entreprises (publicité, audit, etc.) offrent également un nombre croissant d’emplois. De même que le secteur non marchand (emplois publics et associatifs), notamment dans l’enseignement, la santé et l’action sociale.
Au total, le secteur tertiaire représente aujourd’hui 20 millions d’emplois, soit 77 % des emplois en France, contre 53 % en 1971 et 38 % en 1954 1.
- 1. Voir " Cinquante ans de profondes transformations ", Alternatives Economiques, hors-série n° 71, 1er trimestre 2007.