Le taux de syndicalisation
En France, le taux de syndicalisation n’a cessé de diminuer depuis l’après-guerre. Au final, moins de 8 % des travailleurs sont syndiqués aujourd’hui. Une baisse qui s’explique par la tertiarisation de l’emploi, l’individualisation des relations au travail, mais également la montée du chômage.
Tous les secteurs d’activité ne sont cependant pas logés à la même enseigne. De manière générale, la part des syndiqués est plus forte dans les structures publiques et les grandes entreprises, ainsi que dans l’industrie, l’énergie, les transports et l’éducation. Les cadres sont aussi proportionnellement plus nombreux à adhérer, de même que les hommes et les salariés en CDI.
Au niveau international, la France affiche un taux de syndicalisation parmi les plus faibles. Mais cette affirmation est à nuancer : dans notre pays, l’ensemble des salariés bénéficie des accords négociés par les syndicats, et pas seulement les adhérents, comme c’est le cas dans les pays scandinaves ou en Belgique, par exemple. De même, en France, si peu de travailleurs sont syndiqués, 90 % des salariés sont couverts par une convention collective. La grande majorité des salariés français bénéficie donc des avantages du syndicalisme sans y participer. Dans beaucoup d’autres pays, il faut adhérer à un syndicat pour bénéficier d’une convention collective, pour être couvert par l’assurance chômage, etc.
Parallèlement, à la différence d’autres pays européens, l’Hexagone compte un grand nombre d’organisations syndicales. Celles-ci sont relativement bien implantées dans les entreprises. La part de salariés ayant un syndicat présent dans leur entreprise a même augmenté : 56 % en 2005, contre 50,3 % en 1996. 38 % des établissements avaient des délégués syndicaux en 2004-2005, contre 33 % en 1998-1999.