Éditorial

Consomm’acteurs !

2 min

Acheter des vêtements qui n’ont pas été fabriqués par des ouvrières surexploitées. Se chauffer sans contribuer à l’effet de serre. Adopter une alimentation qui ne dévaste pas les océans ni ne pollue les terres agricoles... Choisir un produit plutôt qu’un autre - le buycott, c’est-à-dire le plébiscite d’un produit par l’achat - n’est pas neutre. Les décisions que nous prenons peuvent même amener les entreprises à changer leurs pratiques. D’autant plus qu’à l’ère de l’image et des réseaux sociaux, la réputation des marques est l’objet de toute leur vigilance. Une attention qui donne au consommateur informé un plus grand pouvoir d’action.

Depuis dix ans, la consommation responsable a fait du chemin. Les chiffres d’affaires du commerce équitable et du bio ont été multipliés par quatre et les produits de consommation citoyenne ont investi les rayons des supermarchés. Mais cette plus grande popularité a aussi brouillé les frontières : chaque marque y va de son logo éthique ou durable afin de séduire le consommateur désireux d’apaiser sa conscience tourmentée.

Dans un contexte où les contours de l’offre sont de plus en plus flous, ce numéro se donne pour objectif d’éclairer les enjeux qui ont trait à la consommation citoyenne : que reste-t-il de bio dans le bio industriel ? En quoi consommer local est-il une forme de consommation responsable ? Le recyclage n’est-il qu’un pis-aller si nos modes de production restent inchangés ? Les conseils pratiques ne sont pas pour autant absents : les pages qui suivent font aussi le point sur les principaux labels, avancent des astuces pour remplacer les produits ménagers traditionnels ou décryptent les avantages et les inconvénients des voitures dites "vertes". Nous nous sommes délibérément restreint aux principaux secteurs de la consommation responsable, en laissant, par exemple, de côté la finance solidaire, à laquelle nous avons consacré un autre hors-série.

Que ce soit pour le porte-monnaie, pour l’environnement, pour la santé ou par souci de justice sociale, les raisons de changer nos habitudes et d’assumer le choix de la sobriété sont nombreuses. Des leviers existent à tous les niveaux, il ne tient qu’à nous de les actionner, pour nous-mêmes et pour les générations futures.

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