L’école de la régulation
Familles d’inspiration
Les marxistes, les keynésiens et les institutionnalistes.
Fondateurs
Michel Aglietta (1938- ), Robert Boyer (1943- ), Bernard Billaudot (1939- ), Alain Lipietz (1947- ).
Thèses
Ce courant, né dans les années 1970, met l’accent sur les compromis institutionnalisés propres à chaque société, issus pour partie de l’histoire et pour partie des rapports de force et du rôle des groupes sociaux. Ces derniers encouragent ou freinent la dynamique du capitalisme, selon que les règles qui en résultent (notamment celles qui régissent le partage des gains de productivité entre salaires et profits) sont ou non cohérentes entre elles.
Cette approche mobilise des analyses économiques aussi bien que sociologiques ou historiques. Sa force de persuasion est fonction de sa capacité à expliquer les défis centraux de la période : l’instabilité financière, les écarts de croissance entre pays, l’ampleur des fluctuations, les modifications dans la répartition du revenu national... Alors que ses initiateurs proposaient une explication globale, plutôt en termes systémiques, elle propose aujourd’hui des analyses plus diversifiées, parfois divergentes, par exemple sur la capacité de l’économie numérique à redresser durablement les gains de productivité et l’emploi.
Ensuite, en insistant sur les règles que se donnent les acteurs ou que leurs institutions imposent, l’approche régulationniste s’est rapprochée de l’école des conventions. D’où des convergences (par exemple, entre Michel Aglietta et André Orléan sur l’analyse de la monnaie) qui leur sont reprochées par certains, soulignant que cela revient à marier carpe et lapin, puisque ces deux courants s’appuient sur des méthodologies bien différentes : individualisme méthodologique pour l’école des conventions, approche macrosociale pour l’école de la régulation. Fertilisation croisée ou confusion des genres ? L’avenir le dira.