La loi d’Engel

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Ernst Engel (1821-1896), à ne pas confondre avec le copain de Marx, Friedrich Engels, était un statisticien prussien qui procéda aux premières mesures de consommation et de revenu des ménages. Il constata que, lorsque le revenu augmente, les dépenses alimentaires occupent une part décroissante dans l’ensemble des dépenses des ménages, alors que c’est l’inverse pour les dépenses qu’il qualifiait de "luxe" (transports, livres, journaux, sorties...), les dépenses d’habillement progressant quant à elles à peu près au même rythme que le revenu. Ces constats empiriques donnèrent naissance aux lois d’Engel.

Depuis un siècle et demi (la première formulation date de 1857), ce triple constat n’a pas été vraiment démenti, même s’il faut le nuancer. Ainsi, la hausse du revenu incite à une alimentation plus riche, voire à des substitutions : on va davantage au restaurant, on achète des plats surgelés, on boit du champagne dans les grandes occasions, et tout cela coûte plus cher. Reste que la consommation alimentaire (qui, certes, ne comprend pas les repas hors domicile) n’a cessé d’occuper depuis un siècle et demi une part décroissante du budget des ménages : de l’ordre de 60 % vers 1860, 33 % un siècle plus tard, 17 % aujourd’hui (et 20 % avec les repas hors domicile).

Quant aux dépenses de logement (loyers, chauffage, équipement ménager), leur part dans l’ensemble des dépenses n’a cessé de progresser : de l’ordre de 5 % en 1860, 22 % en 1960 et 31 % aujourd’hui. Se loger serait-il un luxe ? Les associations de consommateurs rejoignent Engel sur ce point.

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