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Espagne : pour que les adolescents ne répètent pas le schéma familial

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À l’institut villa de Vallecas, la prévention des violences conjugales est au programme. Cet établissement public du sud de Madrid, qui accueille les élèves de 12 à 18 ans, travaille sur les conduites à risque en général (violence, drogue, etc.). Le projet Prévenir à Madrid a été élaboré par María José Díaz-Aguado, une universitaire spécialiste de psychologie de l’éducation. Les sessions sur la violence conjugale sont réservées aux élèves de 15 à 17 ans, jugés seuls assez mûrs pour aborder le sujet, et elles interviennent en fin de cycle. Pour ces séances, les enseignants diffusent des vidéos illustrant des scènes de violence conjugale, suivies par des discussions de groupe. " Certains élèves se mettent alors à raconter des situations de violence qu’ils ont vécues dans leur famille. D’autres se taisent, mais s’expriment ensuite par écrit ", raconte Lucila Lobo Bravo, employée par la région.

Les vidéos sont parfois très choquantes. " Souvent, ils sont effrayés et réagissent à voix haute durant la projection. L’une des séquences montre une petite fille qui joue avec sa poupée à représenter les violences entre ses parents. Certains élèves l’encouragent à continuer, mais la majorité voudrait qu’elle s’arrê­te ", assure l’enseignante. Les élèves semblent conscients que ces violences peuvent arriver à tout âge. Y compris le leur. Pour l’un des exercices, ils devaient imaginer eux-mêmes une campagne de prévention télévisée. Ils ont choisi de repré­senter un adolescent qui avait souffert dans son enfance de la violence conjugale entre ses parents. Dix ans plus tard, il reproduisait la même conduite contre sa petite amie.

" Ce qui est dommage, c’est que les élèves qui ont peut-être le plus besoin de ces sessions ne parviennent pas au niveau scolaire requis pour les suivre. Or il y a dans certains secteurs de la population des conduites très machistes et des

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