Fukushima, un an après

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Le 11 mars 2011, le Japon était frappé par l'un des séismes les plus meurtriers de son histoire.

Bilan du tsunami qui a suivi : près de 20 000 morts et disparus. Et un accident nucléaire majeur, classé au même niveau que Tchernobyl. Un an après, le Japon peine à se relever : bien des victimes de Fukushima restent dans la précarité, l’économie a pris un coup sur la tête, tandis que le pays, en proie au doute sur le nucléaire, doit réinventer son modèle énergétique.

Situation des réacteurs japonais au 20 février 2012
Zoom L’économie japonaise un an après Fukushima

En 2011, le Japon a affiché pour la première fois depuis plus de 30 ans un déficit de son commerce extérieur, ce qui a contribué au recul du PIB, comme en 2008 et en 2009, au plus fort de la crise. A la suite du tsunami, la chute de la production d’électricité nucléaire a entraîné une forte hausse des importations d’énergie, dans un contexte de prix élevés. Quant aux exportations, et alors que le pays est plombé par une dette publique colossale, elles ont reculé en raison des dégâts matériels qui ont désorganisé l’appareil industriel dans de nombreux secteurs.

Variation du commerce extérieur entre 2010 et 2011 (%)
Zoom Fukushima : les victimes

68 000 " réfugiés nucléaires " ont été contraints d’évacuer la zone des 20 kilomètres autour de la centrale. Une zone sans doute interdite pour des décennies. Environ la moitié sont restés dans la préfecture de Fukushima, dont de nombreux chômeurs et personnes âgées, principaux résidents des hébergements d’urgence. Ceux qui sont allés plus loin, souvent dans la région de Tokyo, sont plutôt des ménages plus aisés, qui ont gardé leur poste ou retrouvé un emploi. L’accident a d’autant plus creusé les clivages sociaux que les procédures d’indemnisation tiennent du parcours du combattant. Quant aux effets sanitaires des radiations, cela reste une inconnue.

Les 11 509 évacués de la commune d’Okuma* (juin 2011)

Okuma est la commune où se trouve la centrale de Fukushima-Daiichi

Les 11 509 évacués de la commune d’Okuma* (juin 2011)

Okuma est la commune où se trouve la centrale de Fukushima-Daiichi

Zoom La radioactivité

Il n’existe pas de mesure précise des aires contaminées par le Césium 137, une particule radioactive dont d’importantes quantités ont été dispersées par les vents après l’accident et dont la concentration rend les sols impropres à l’agriculture durant des décennies. Des sondages sporadiques effectués au lendemain de l’accident ont néanmoins permis de modéliser la teneur des sols en Cs 137. La limite admise au Japon d’environ 2 500 Becquerels par kilo est dépassée dans la zone de Fukushima. Les barrières montagneuses ont protégé l’ouest du Japon et, dans une moindre mesure, la grande île d’Hokkaido, au nord. Des estimations qui restent à vérifier sur le terrain.

Zoom L’énergie

Entre les installations endommagées le 11 mars 2011 et celles qui subissent depuis des visites de sûreté nécessitant leur mise à l’arrêt, le Japon ne comptait plus, le 20 février dernier, que 2 réacteurs en activité sur 54, dans un pays où le nucléaire assurait, avant le séisme, le quart de la production électrique. Il a donc fallu accroître les importations de gaz, de pétrole et de charbon et pousser les feux dans les centrales thermiques. Mais le pays est aussi devenu un champion de la chasse au gaspi : réduction de l’éclairage des bureaux et des rues, des veilles inutiles... Démontrant ainsi au reste du monde l’ampleur des marges de manoeuvre dans ce domaine.

Part du nucléaire dans la production électrique au Japon avant Fukushima
Evolution de la puissance du parc nucléaire japonais en activité (décembre 2010-février 2012), en GW

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