Oranges amères

par Gilles Reckinger Raisons d’Agir, 2023, 170 p., 12 €.

Après avoir lu ce petit ouvrage, vous ne regarderez plus vos fruits et légumes du même œil. Ni les travailleurs sans papiers, qui en récoltent une grande part, notamment dans le sud de l’Italie. C’est là que l’anthropologue Gilles Reckinger a enquêté de longues années durant entre camps de réfugiés, bidonvilles, fermes, villages de tentes et autres appartements plus ou moins insalubres. Il ne se contente alors pas de rappeler les conditions politiques qui permettent un véritable esclavage moderne, mais redonne à ceux qui en sont victimes des visages et des histoires. Ce faisant, il rappelle non seulement la diversité des trajectoires, souvent tragiques, mais aussi les ressources impressionnantes de ces travailleurs majoritairement africains, plurilingues et particulièrement mobiles et adaptables. De ce fait, ils correspondent ainsi bien plus, non sans une certaine ironie, aux attentes du système néolibéral dominant que les autochtones qui les exploitent tout en les rejetant.

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