Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie

par Jean-Baptiste Fressoz Seuil, 2024, 416 p., 24 €.

La notion de transition énergétique a été forgée en 1967 par un… pronucléaire, Harrison Brown. Depuis, la notion a été remise au goût du jour. Pour le meilleur : la promotion des énergies renouvelables. Et le moins bon : elle a accrédité l’idée selon laquelle l’histoire de l’énergie serait celle d’une succession d’énergies dominantes qui auraient supplanté les précédentes (d’abord la force physique des hommes et des animaux, et le bois, puis le charbon suivi du pétrole et de l’électricité, puis, aujourd’hui, donc, les renouvelables).

Une vision sous forme de « phases » ou d’« âges » des plus réductrices, nous dit l’auteur, historien reconnu des sciences, des techniques et de l’environnement. Non seulement les énergies s’ajoutent les unes aux autres, mais elles entretiennent une relation symbiotique qui a pour effet de relancer la consommation de celles censées décliner. De fait, on n’aura jamais consommé autant de bois-énergie (bûches et palets) et de charbon qu’à l’ère du prétendu règne du pétrole, y compris dans de vieux pays industrialisés. Ce que l’auteur démontre avec force chiffres et illustrations concrètes. Bref, un vrai pavé dans la mare.

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