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Qui sont les alliés des jihadistes ?

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Combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant en 2013 en Syrie. PHOTO : ©Medyan Dairieh/ZUMA-REA
Par Yann Mens

Les jihadistes ont toutes sortes d’alliés, plus ou moins durables. Certains sont volontaires. D’autres sont des alliés objectifs comme ces dictatures dont les exactions (détentions arbitraires, tortures…) favorisent la radicalisation de certains militants islamistes jusque-là non violents.

Parmi les volontaires actifs, citons par exemple les factions (anciens partisans de Saddam Hussein, milices tribales sunnites…) qui au nord-ouest de l’Irak se sont rangées depuis 2014 aux côtés de l’Etat islamique parce qu’ils ont pour ennemi commun le gouvernement de Bagdad, dominé par des partis chiites. Au Yémen, d’autres groupes tribaux sunnites s’allient à Al-Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA) face à l’avancée militaire du mouvement houthiste, lui aussi d’origine chiite. En Syrie, des groupes non jihadistes de l’opposition tentent, difficilement, de collaborer avec Jabhat al-Nusra contre le régime Assad.

Des Touaregs pris à contre-pied

Au nord du Mali, les indépendantistes touaregs du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) ont été un temps frères d’armes des jihadistes d’Ansar Dine en 2012, avant d’être défaits par eux, puis de se rapprocher de la France. Des Etats en rivalité avec leurs voisins soutiennent aussi des mouvements jihadistes pour servir leur intérêt dans ces affrontements, tel le Pakistan (lire ci-dessous). Ou la Turquie qui pour provoquer la chute de Bachar al-Assad, a laissé des combattants jihadistes transiter par son territoire à partir de 2011, mais voit aujourd’hui leurs sympathisants prospérer chez elle. Des monarchies du Golfe ont (au minimum) laissé certains de leurs citoyens financer de tels groupes.

Des partis islamistes légaux font parfois preuve d’une «compréhension» excessive, voire suspecte, à l’endroit des extrémistes religieux violents

Par ailleurs, des partis islamistes légaux font parfois preuve d’une «compréhension» excessive, voire suspecte, à l’endroit des extrémistes religieux violents : Ennahda a ainsi tardivement condamné les exactions du mouvement Ansar al-Charia dans les deux premières années qui ont suivi la révolution tunisienne de 2011.

Dans un registre symétriquement opposé, en renversant par la force en juillet 2013 le président élu Mohammed Morsi, membre des Frères Musulmans, puis surtout en interdisant le mouvement, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a signifié aux islamistes égyptiens que la voie des urnes leur était fermée. De jeunes militants de cette mouvance cherchent désormais leur inspiration dans les écrits de Sayyid Qotb (1906-1966), l’un des inspirateurs égyptiens les plus en vue de la mouvance jihadiste.

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