Environnement

Les transports, moteur du réchauffement climatique

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La lutte contre le changement climatique nécessite un virage à 180° en matière de transports. Il sera d’autant plus difficile à négocier que la croissance économique est très liée à l’essor du trafic de marchandises. Mais l’augmentation des échanges liée à la mondialisation n’est pas seule en cause. Nos modes de vie contribuent à l’explosion des déplacements : l’étalement urbain favorise le recours croissant à l’automobile pour aller travailler mais aussi pour nos loisirs. En l’absence d’alternative crédible au pétrole, il va donc falloir apprendre à se déplacer autrement. D’autant que les pays en développement entrent à leur tour dans l’ère de la mobilité.

Zoom Plein gaz sur l’effet de serre

La mobilité a un prix qui dépasse le simple cours du baril de pétrole. Les transports sont en effet responsables de 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Au sein des pays de l’OCDE, le club des pays riches, cette proportion est de 30 %, contre 14 % pour les industries manufacturières. En France, les transports sont le principal émetteur de CO2 (26,4 %), devant l’industrie, le résidentiel-tertiaire ou encore l’agriculture. C’est aussi le secteur dont les émissions augmentent le plus : + 20,2 % entre 1990 et 2006. Tant que les prix n’intégreront pas les nuisances engendrées par les déplacements, avec une taxation du carbone notamment, il sera difficile d’inverser cette tendance. A plus de 100 dollars le baril de pétrole, rouler commence cependant à coûter cher et les comportements devraient évoluer en conséquence. Sauf en milieu rural et en banlieue où il n’existe guère d’alternative.

Part des différents secteurs dans les émissions de CO2 en France en 2006, en %
Emissions de gaz à effet de serre dues aux transports, en millions de tonnes équivalent CO2, base 100 en 1990
Zoom Les transports collectifs décollent

Le tramway, le métro et les autobus sont plébiscités par les usagers. La fréquentation des transports collectifs a augmenté de 2,1 % en Ile-de-France et de 6,3 % en province en 2007 par rapport à 2006. Les élus locaux l’ont bien compris, comme en témoigne l’influence des dates d’élections municipales sur la mise en service de nouvelles infrastructures de transports publics. C’est une bonne nouvelle, à ce détail près : la performance des transports collectifs dépend largement de la densité urbaine. A l’heure où les villes s’étendent sur des kilomètres, il devient urgent de développer les dessertes en périphérie et de banlieue à banlieue.

Longueur des infrastructures de transports publics guidés (tramway, métro, bus guidés) mises en services depuis 1991 en France, en km
Zoom L’hégémonie routière

La route est le mode de déplacement de loin le plus émetteur de gaz à effet de serre après l’avion. Concernant le fret, la domination du transport routier est la conséquence d’un modèle économique basé sur le juste-à-temps, le va-et-vient incessant des marchandises ayant remplacé le stockage en entrepôts. L’essor du trafic de voitures particulières, quant à lui, est principalement lié au développement des villes en taches d’huile. Poussés hors des centres par le coût du logement ou la recherche d’une meilleure qualité de vie, les ménages vont s’installer en périphérie, où ils sont plus dépendants de leur voiture. Depuis 2005, cependant, l’augmentation du prix de l’essence incite les Français à prendre moins souvent le volant. Reste à savoir si cette inversion de tendance sera durable.

Evolution du transport intérieur de marchandises selon le mode de transport en France, base 100 en 1985
Nombre de voitures et de véhicules utilitaires pour 1 000 habitants
Part des différents modes de déplacement dans le transport intérieur de voyageurs en 2007 en France, en %
Evolution du trafic routier (km parcourus), du parc moyen de véhicule et du prix des carburants en France, base 100 en 1998
Zoom Des véhicules un peu moins polluants

Le cap du million de voitures vendues en France dont les émissions sont inférieures à 140 g de CO2/km a été franchi en 2007. Les véhicules les moins polluants gagnent des parts de marché et le bonus-malus instauré début 2008 devrait conforter cette tendance. Cependant le parc automobile augmente et vieillit. Ce qui relativise le succès des modèles plus vertueux que les autres. D’autant plus que les constructeurs européens, japonais et coréens ne sont pas partis pour honorer leur engagement volontaire de réduction du niveau moyen d’émission de CO2 par kilomètre, un objectif pourtant moins ambitieux que celui de l’Union européenne.

Evolution des parts de marché des voitures en France en fonction des niveaux d’émission de CO2, en %
Niveau moyen d’émissions de CO2 par organisation de constructeurs automobile, en g/km

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