L’accès à la formation professionnelle

2 min

La formation professionnelle pourrait être une deuxième chance : offrir aux moins diplômés une occasion de combler leur déficit de formation initiale ou aux chômeurs l’opportunité d’améliorer leur employabilité. On en est encore très loin. Dans les faits, la formation continue va surtout aux mieux formés et tend à renforcer les écarts de qualification. Les entreprises préfèrent en effet investir en formation sur les plus qualifiés, ceux qu’elles destinent à grimper dans la hiérarchie et dont les tâches, généralement qualifiées, évoluent en permanence. Mais inversement, ceux pour qui l’école a été une expérience désagréable, plus nombreux chez les moins qualifiés, ont également souvent des réticences à faire une demande de formation.

Part de salariés ayant suivi au moins un stage (hors formations en alternance) en 2008, selon la taille des entreprises, en %

De façon similaire, les salariés âgés, par définition plus proches de la retraite, ont moins accès à la formation, les entreprises estimant avoir un moindre retour sur investissement. Eux-mêmes hésitent sans doute aussi à retourner sur les bancs de l’école quand la fin de leur carrière approche. Un constat cependant moins valable pour les cadres qui, même âgés, conservent des taux d’accès à la formation élevés.

Part de salariés ayant suivi au moins un stage (hors formations en alternance) en 2008, selon le sexe, en %

Des difficultés spécifiques aux PME

De leur côté, les petites et moyennes entreprises (PME), dont le marché du travail interne est plus étroit, investissent moins dans la formation. Pourquoi investir pour améliorer le potentiel d’un salarié quand on ne peut pas lui proposer une évolution de carrière ? Le risque est alors qu’il quitte l’entreprise. Les PME ont aussi plus de difficultés à remplacer leurs salariés en formation. Par ailleurs, les grandes entreprises disposent, au sein de leurs services ressources humaines, de personnes aptes à naviguer dans les méandres particulièrement tortueuses des sources de financement et de l’offre de formation...

Part de salariés ayant suivi au moins un stage (hors formations en alternance) en 2006, par catégorie socioprofessionnelle et niveau de diplôme, en %

Quant aux précaires, ce sont les grands perdants, notamment les travailleurs en CDD. Si leur taux d’accès à la formation est presque aussi élevé que celui des CDI, la qualité des formations suivies diffère. Ils font surtout des formations adaptatives de quelques heures, en début de mission, mais suivent peu de programmes longs et qualifiants.

Enfin, les chômeurs accèdent insuffisamment aux formations qualifiantes. Ils étaient seulement 8 % à être en formation fin 2009. La loi de 2009 instaurant le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels a prévu des actions de " préparation opérationnelle à l’emploi " (jusqu’à 400 heures). Mais la complexité du système de financement, où oeuvrent pêle-mêle Pôle emploi, les organismes paritaires de collecte ou les collectivités locales, n’arrange rien.

Part de salariés ayant suivi au moins un stage en 2006, par catégorie socioprofessionnelle et tranche d’âges, en %
Part des dépenses de salaires (hors cotisations patronales) consacrée aux dépenses de formation en 2008, selon la taille des entreprises, en %

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !
Sur le même sujet