Marchés agricoles : l’accalmie ?
Les consommateurs respirent un peu mieux : le boom des prix des produits agricoles déclenché au milieu des années 2000 sur fond de hausse des prix de l’énergie s’est enfin enrayé depuis deux ans et ce retour au calme devrait être durable, jugent l’OCDE et la FAO. Les cours évoluent toutefois à des niveaux bien supérieurs qu’avant les années 2000. Les raisons ? Une demande soutenue, notamment dans les pays émergents. À elle seule, la Chine, premier producteur et consommateur de viande, absorbe 54 % des exportations mondiales d’oléagineux pour nourrir son bétail.
D’autres facteurs concourent à tendre les prix. Une partie toujours croissante des récoltes de maïs et d’oléagineux est détournée des usages alimentaires pour fabriquer des agrocarburants. Par ailleurs, le niveau des stocks mondiaux reste faible, alors que les accidents climatiques sont de plus en plus fréquents. Quand, en 2012, pour cause de sécheresse, la récolte américaine de maïs a chuté de 12 %, les cours se sont immédiatement envolés, les États-Unis réalisant 30 % des exportations mondiales. Enfin, la volatilité des cours est alimentée par la spéculation, même si ce n’est pas l’élément dominant. Pour s’en prémunir, ceux des producteurs qui en ont les moyens ont recours aux marchés à terme ou à des systèmes d’assurance ou de micro-assurance. Qui pallient bien mal la faiblesse de la régulation des marchés par les États.