Marchés agricoles : l’accalmie ?

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Les consommateurs respirent un peu mieux : le boom des prix des produits agricoles déclenché au milieu des années 2000 sur fond de hausse des prix de l’énergie s’est enfin enrayé depuis deux ans et ce retour au calme devrait être durable, jugent l’OCDE et la FAO. Les cours évoluent toutefois à des niveaux bien supérieurs qu’avant les années 2000. Les raisons ? Une demande soutenue, notamment dans les pays émergents. À elle seule, la Chine, premier producteur et consommateur de viande, absorbe 54 % des exportations mondiales d’oléagineux pour nourrir son bétail.

Les points chauds du commerce mondial

D’autres facteurs concourent à tendre les prix. Une partie toujours croissante des récoltes de maïs et d’oléagineux est détournée des usages alimentaires pour fabriquer des agrocarburants. Par ailleurs, le niveau des stocks mondiaux reste faible, alors que les accidents climatiques sont de plus en plus fréquents. Quand, en 2012, pour cause de sécheresse, la récolte américaine de maïs a chuté de 12 %, les cours se sont immédiatement envolés, les États-Unis réalisant 30 % des exportations mondiales. Enfin, la volatilité des cours est alimentée par la spéculation, même si ce n’est pas l’élément dominant. Pour s’en prémunir, ceux des producteurs qui en ont les moyens ont recours aux marchés à terme ou à des systèmes d’assurance ou de micro-assurance. Qui pallient bien mal la faiblesse de la régulation des marchés par les États.

Évolution des stocks mondiaux de blé (en millions de tonnes)

La baisse des stocks céréaliers mondiaux, liée à la dérégulation des marchés, a nourri l’envolée des prix à partir de 2004-2005. Depuis, ils sont été reconstitués, mais restent loin des niveaux des années 2000.

Évolution des stocks mondiaux de blé (en millions de tonnes)

La baisse des stocks céréaliers mondiaux, liée à la dérégulation des marchés, a nourri l’envolée des prix à partir de 2004-2005. Depuis, ils sont été reconstitués, mais restent loin des niveaux des années 2000.

Part de la production mondiale consacrée aux agrocarburants (en %)

Avec la hausse des prix de l’énergie, les agrocarburants concurrencent toujours plus les usages alimentaires de l’agriculture : ils occupent aujourd’hui 15 % des superficies de maïs et de soja et 30 % de celles de colza.

Part de la production mondiale consacrée aux agrocarburants (en %)

Avec la hausse des prix de l’énergie, les agrocarburants concurrencent toujours plus les usages alimentaires de l’agriculture : ils occupent aujourd’hui 15 % des superficies de maïs et de soja et 30 % de celles de colza.

Évolution du nombre de contrats à terme et options sur le blé meunier sur le marché Liffe Euronext

Même si le principal déterminant du niveau des cours est la confrontation de l’offre et de la demande, la spéculation joue un rôle non négligeable. Et l’essor extraordinaire du marché des contrats à terme nourrit la volatilité des prix.

Évolution du nombre de contrats à terme et options sur le blé meunier sur le marché Liffe Euronext

Même si le principal déterminant du niveau des cours est la confrontation de l’offre et de la demande, la spéculation joue un rôle non négligeable. Et l’essor extraordinaire du marché des contrats à terme nourrit la volatilité des prix.

Marché agricole : cours internationaux (en dollars par tonne)

Après l’envolée des prix agricoles durant les années 2005-2012, les marchés, depuis, s’assagissent. Mais même s’ils se sont repliés, les cours restent deux fois plus élevés qu’ils n’étaient au début des années 2000.

Marché agricole : cours internationaux (en dollars par tonne)

Après l’envolée des prix agricoles durant les années 2005-2012, les marchés, depuis, s’assagissent. Mais même s’ils se sont repliés, les cours restent deux fois plus élevés qu’ils n’étaient au début des années 2000.

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